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Le régime seigneurial est associé au développement des premières années de la Nouvelle-France. Deux seigneuries sont liées à l’histoire de la MRC de Drummond. La plus ancienne seigneurie est celle du seigneur Joseph Deguire dit Desrosiers (1704-1789). C’est le 4 septembre 1751 que Joseph Deguire se voit octroyer une nouvelle seigneurie par le Marquis de la Jonquière et par l’intendant François Bigot. La municipalité de Saint-Pie-de-Guire, érigée canoniquement en 1866, rappelle encore aujourd’hui le nom de cette seigneurie.

La deuxième seigneurie fut une des dernières à être octroyées en Nouvelle-France. En 1754, Claude Poulin-Cressé, seigneur de Nicolet, fait attribuer à son fils Louis-Pierre la nouvelle seigneurie de Courval à l’occasion de son mariage. Le Marquis Duquesne, gouverneur de l’époque, et l’intendant François Bigot la lui accordent. En 1854, le gouvernement abolit le régime seigneurial, et 1901 marque l’érection de la paroisse de Saint-Joachim-de-Courval.

À partir de 1763, au lendemain de la conquête, les autorités anglaises implantent une nouvelle façon de concéder les terres. On voit donc apparaître les townships ou cantons. Les premiers cantons colonisés sont ceux de Kingsey, Durham et Upton. Ces cantons furent d’abord peuplés par des familles irlandaises, écossaises et anglaises ainsi que par des loyalistes américains. C’est à partir de 1815 que la colonisation débute vraiment sur ce qui deviendra le territoire de la MRC de Drummond. Le major Frederick George Heriot reçoit le mandat de trouver les lieux propices à l’installation d’une nouvelle colonie.

Frederick George Heriot

Il choisit Drummondville. À partir des années 1820, mais surtout des années 1830, des colons français venant de Baie-du-Febvre, Nicolet, Yamachiche, Maskinongé, Saint-Grégoire et Berthier s’installent dans la région.

De nouveaux colons francophones arrivent ensuite dans les cantons de Grantham et d’Upton qui, aujourd’hui, correspondent aux municipalités suivantes : Saint-Guillaume (1855), Saint-Bonaventure (1867), Saint-Germain-de-Grantham (1857), Saint-Eugène (1882), Saint-Edmond-de-Grantham (1917) et Saint-Majorique-de-Grantham (1888).  Puis, au fil des ans, les colons se dirigent vers les cantons de Kingsey, Durham, Wickham, Wendover et Simpson. Ils correspondent aujourd’hui aux municipalités suivantes : Saint-Félix-de-Kingsey (1855), Saint-Lucien (1904), Wickham (1866), Durham-Sud (1865), L’Avenir (1862), Saint-Cyrille-de-Wendover (1869), Notre-Dame-de-Bon-Conseil (1895) et Sainte-Brigitte-des-Saults (1863). La langue de la majorité des citoyens du comté deviendra rapidement le français. En 1854, le premier député francophone du comté de Drummond sera M. Jean-Baptiste-Éric Dorion.

Bien que les recherches archéologiques ne permettent pas de dater avec exactitude l’arrivée des premiers Abénakis le long de la rivière Saint-François, les documents historiques mentionnent qu’un premier baptême autochtone a eu lieu en 1651, à l’église de Saint-François-du-Lac. La rivière Saint-François, qui divise la MRC de Drummond en deux, a été la principale voie de transport à l’intérieur des terres pour les premiers colons et les Abénakis. La carte « La route des Abénakis », œuvre de la Société d’histoire de Drummondville en 1982, retrace les différents lieux occupés par les Abénakis le long de la rivière Saint-François, entre le fleuve Saint-Laurent et la ville de Richmond. Deux villages abénakis ont existé sur le territoire au début du 19e siècle, l’un à L’Avenir et l’autre à la frontière des municipalités de L’Avenir et d’Ulverton qui appartenaient alors au township de Durham.

Le comté

Le 1er septembre 1847, la Municipalité de comté de Drummond était constituée. Quelques mois plus tard, à l’hôtel de M. Joseph Boisvert du Village de Drummondville, s’est tenue la première session de cette nouvelle municipalité de comté. Selon les procès-verbaux de l’époque, on retrouvait, en 1849, M. Joseph Voisard comme président provisoire de la Municipalité de comté. M. George Leonard Marler, maire de Grantham, lui succéda en 1851.

C’est finalement en 1855 que la Corporation du comté de Drummond (Conseil de comté) a vu le jour et son existence a pris fin 126 ans plus tard, en 1981, avec la création de la Municipalité régionale de comté de Drummond.