Ferme du Ruisseau Sud, Saint-Guillaume

Une « muraille végétale » pour lutter contre les changements climatiques

Comme plusieurs, François Carpentier se montrait de plus en plus préoccupé par les changements climatiques, un phénomène largement causé par l’augmentation des gaz à effet de serre. Mais être conscient de l’importance de l’enjeu ne suffisait pas pour lui. « À force d’entendre parler des gaz à effet de serre, tu réfléchis et tu te demandes ce que toi tu peux faire », précise-t-il.

Cet agriculteur, qui se consacre à la production biologique depuis 2005, est copropriétaire avec sa femme Guylaine Lacharité de la Ferme du Ruisseau Sud de Saint-Guillaume. On y cultive du maïs, du soya et des céréales.

Parmi les normes à respecter pour conserver sa certification « bio », François Carpentier se doit de conserver une bande tampon entre ses champs et ceux de ses voisins. L’idée de constituer une haie et d’y planter des arbres – qui stockent du CO2 pendant leur croissance – a petit à petit fait son chemin dans son esprit. Il pouvait ainsi transformer une obligation en une occasion de laisser une empreinte positive sur son environnement.

Le producteur a soumis l’idée à sa conseillère en agroenvironnement, qui l’a tout de suite mis en contact avec le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ). C’était le début d’un emballant projet. Avec l’aide du CRECQ, M. Carpentier a choisi les espèces qui allaient composer sa haie. Une de ses voisines ayant des ruches, il voulait intégrer à son projet des plantes qui allaient fleurir tout au long de l’été. Son choix s’est donc arrêté sur une combinaison d’arbres (chêne, noyer, tilleul et érable) et d’arbustes (potentille, spirée, sureau, amélanchier et symphorine).

Pour la plantation, le producteur a pu compter sur l’aide du Groupe d’aide pour la recherche et l’aménagement de la faune (GARAF), un programme unique à l’école secondaire Jean-Raimbault de Drummondville qui amène les jeunes à réaliser des actions en environnement. C’est ainsi que les écoliers ont pris le chemin de Saint-Guillaume le printemps dernier pour contribuer au projet et donner vie à cette « muraille végétale » qui mesure plus de deux kilomètres de long! « En sachant qu’on pouvait compter sur leur aide, on a pu en faire plus grand », mentionne M. Carpentier, reconnaissant.

Ce dernier souligne que le CRECQ a été d’une aide précieuse pour concrétiser cette initiative, que ce soit pour choisir et commander les végétaux, pour recruter les jeunes du GARAF et pour aider lors de la plantation. Le producteur a aussi pu compter sur l’appui financier du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, par l’entremise du programme Prime-Vert. Ce coup de pouce a grandement facilité la réalisation du projet.

François Carpentier est satisfait de sa plantation. Mais, sur son visage, on peut lire sa détermination à en faire davantage. Quelle sera la suite? L’avenir nous le dira!

Les bénéfices d’une haie de biodiversité

En plus de stocker du CO2, une haie composée d’arbres et d’arbustes variés procure de nombreux avantages :

  • Elle permet de réduire l’érosion éolienne;
  • Elle crée un corridor faunique pour attirer certaines espèces (petite faune et oiseaux champêtres);
  • Elle fournit de l’ombrage pour les animaux de pâturage;
  • Elle attire les pollinisateurs.

Pour en savoir plus au sujet de l’adaptation du milieu agricole aux changements climatiques : www.agriclimat.ca