Les Fermes Forcier, Saint-Bonaventure

Quand efficacité rime avec respect de l’environnement

Avec l’aide de la famille et d’employés dévoués, Sylvain Forcier et son fils Samuel cultivent du maïs, du soya, du blé et de l’orge brassicole à Saint-Bonaventure.

En termes d’espaces voués à la culture, on est ici dans les ligues majeures. Leurs terres font environ 8 km2 (800 hectares), soit l’équivalent de 10 % de la superficie de la municipalité! Ici, être efficace vaut son pesant d’or, mais on fait la démonstration que cet objectif peut être atteint en gardant à l’esprit des notions de développement durable.

Par exemple, les Forcier cultivent l’ensemble de leurs terres en utilisant la technique du semis direct. En clair, cela signifie que du semis à la récolte, le sol n’est pas travaillé. Les résidus des cultures restent dans le champ et couvrent le sol. Cette technique contribue, entre autres, à réduire l’érosion des sols et à augmenter la présence de vers de terre.

Au tournant des années 2000, lorsque Sylvain a adopté le semis direct, son but premier était de sauver du temps, car cette technique permet de passer moins souvent dans le champ avec la machinerie. Le producteur a pris le temps de se renseigner et la transition s’est bien déroulée : il n’a pas observé de pertes de rendement.

Lorsqu’on leur demande leur truc pour bien réussir en semis direct, le père et le fils insistent sur l’importance d’attendre le bon moment avant d’entrer au champ avec leur machinerie. « Quand tu arrives pour semer, c’est facile, tu prends la motte de terre et si elle s’émiette, tu es prêt à semer », explique le père.

Les Forcier ont aussi recours à un autre moyen pour protéger leurs sols : les engrais verts. Un engrais vert est une plante (ou parfois un mélange de plantes) semée pendant ou après la croissance de la culture principale. La plante n’est pas récoltée et sert d’engrais. Pour les producteurs, il y a de nombreux avantages à cultiver des engrais verts : protéger les sols contre l’érosion, retenir les engrais dans le champ et, bénéfice non négligeable, lutter contre les mauvaises herbes. Ils sèment des engrais verts après les cultures de céréales puisque celles-ci sont récoltées tôt. Ils ont testé différentes plantes et combinaisons de plantes dont l’avoine, le pois, le radis, la moutarde, le seigle et le kale. Leur coup de coeur? L’avoine. « C’est un bon engrais vert, ça a un bon système racinaire et c’est peu dispendieux », nous confie Sylvain.

Des engrais verts, il y en a aussi dans leurs cultures de maïs. Lorsque celui-ci est rendu à une certaine hauteur, ils mettent en terre une autre plante entre les rangs. Une fois le maïs récolté, l’engrais vert continue à se développer jusqu’aux gels. Ainsi, le sol est toujours couvert. « Ça améliore la structure du sol et ça donne une meilleure portance pour le passage de la machinerie lors de la récolte », ajoute le père.

Comment en sont-ils venus à intégrer des engrais verts dans leurs cultures? Ils en avaient entendu parler, ils ont osé, ça a bien fonctionné et ils ont adopté! Des essais à la ferme, ils en font plusieurs. Samuel, qui a étudié à l’Institut de technologie agroalimentaire, est à l’affût des nouvelles méthodes et technologies qui pourraient les aider à améliorer leurs pratiques.

Une ouverture d’esprit porteuse d’un avenir meilleur.

Les bénéfices des engrais verts

Un engrais vert est une plante (ou parfois un mélange de plantes) semée pendant ou après la croissance de la culture principale. La plante n’est pas récoltée et sert d’engrais. Les engrais verts contribuent à :

  • Protéger les sols contre l’érosion;
  • Améliorer la structure du sol par l’action des racines;
  • Retenir les engrais dans le champ en diminuant le lessivage d’éléments nutritifs;
  • Faciliter le contrôle des mauvaises herbes en recouvrant le sol.